Comment combler ses envies d’exotisme ?
Mettre le cap plein ouest sur le Finistère à la fin d’été, pour voir non pas un, mais deux beaux jardins exotiques, à Roscoff et sur l’Île de Batz.
Deux jardins sur la mer.
Le jardin exotique et botanique de Roscoff, sur son promontoire rocheux, s’ouvre à moi un matin brumeux de septembre dans une ambiance chaude et humide, nébuleuse à souhait dans laquelle les végétaux semblent puiser leur force .
Le jardin G. Delaselle, lui, du fait de son insularité, nécessite un voyage, modeste certes, mais il faut prendre le bateau pour l’Ile de Batz, marcher depuis l’embarcadère jusqu’au jardin….Bref, il mérite un petit effort.
Deux condensés des tropiques.
Même si la date de création diffère ( G Delaselle a crée son « jardin colonial » à la fin du XIX°s , le jardin de Roscoff date de 1986 ), il y a pour les deux jardins la volonté d’acclimater des espèces tropicales et subtropicales sur les côtes bretonnes.
Baigné par les eaux chaudes du Gulf Stream, le littoral avec ses hivers doux est l’heureuse anomalie qui permet d’agrandir l’ éventail botanique de la France continentale . Les deux jardins abritent une grande collection d’espèces australes ( 1700 espèces pour le jardin Delaselle, 3500 pour le jardin de Roscoff). Aussi, l’œil est ravi par les formes graphiques des palmiers, cactus , aloès, fougères arborescentes et autres cordylines qui structurent ces jardins.
Deux écrins verts pour les fleurs.
La végétation luxuriante recèle de petites pépites colorées : belles gélives qui ne passeraient pas l’hiver dans mon jardin continental, ou d’autres plus communes ou plus rustiques qui sont magnifiées ici par l’environnement.
Deux jardins enchanteurs .
Dans les deux cas , la visite est très dépaysante car les plantes et les arbres sont arrangés en une succession de scènes et paysages très différents ( palmeraie, rocaille, bosquets) ponctués par les éléments du relief ou des œuvres d’art . On profite avec bonheur du nombre limité de visiteurs en cette fin d’été , pour flâner ou s’asseoir sur un banc et se laisser gagner par la tranquillité des lieux . J’ai une petite préférence pour le jardin Delaselle en raison de son histoire extraordinaire. Œuvre d’une vie, le jardin échappe à son créateur, tombe à l’abandon, puis renaît de ses cendres à la fin du XX°s. Propriété du Conservatoire du Littoral, géré par Haut-Léon comunauté, aujourd’hui le jardin de l’Ile de Batz est un magnifique exemple de renaissance qui rend hommage à son créateur.
Morceaux de tropiques égarés sous les cieux tourmentés de le Bretagne, les jardins de Roscoff et de l’Ile de Batz sont tous les deux de belles parenthèses exotiques qui valent le détour ou même le voyage !
