Aimez-vous la très lunatique «monnaie du pape» ?
Première rencontre : des bouquets très seventies …
Je me rappelle que l’expression « monnaie du pape » chatouille mes oreilles d’enfants lorsque ma mère, dans une courte et fulgurante période « bouquets secs » fait scintiller les petites lunes rapidement éclipsées par d’autres révélations écrues comme le macramé et les colliers en coquillages. Je ne garde pas un souvenir impérissable de ces bouquets où l’or prenait rapidement la poussière. C’est sans doute pour cette raison que je ne suis pas une grande fan des bouquets secs. Vous comprendrez donc que ce n’est pas mon amour très modéré des fleurs séchées qui m’a incité à avoir de la monnaie du pape au jardin. Intéressons nous plutôt à la plante vive…
Mon expérience : étonnante métamorphose
Pas grand-chose de commun, vous en conviendrez, entre le fruit de la lunaria annua, disque rond et plat, et la superbe floraison violette de cette belle printanière.
Avide de comprendre et d’observer cet étonnant décalage, un jour, j’ai acheté un sachet de graines de lunaire. Sagement contenue au début, la monnaie du pape se ressème maintenant selon ses envies un peu partout dans le jardin. Sa floraison est printanière (avril, mai), cependant les hivers se réchauffant , j’ai eu quelques fleurs en février dernier.
En se fanant, les pétales laissent la place à des disques d’un vert tendre qui sont les écrins des graines qu’on peut déjà apercevoir par transparence. A ce stade, la lunaire est toujours très belle, elle se marie bien avec les autres plantes des massifs de la fin du printemps qui ont encore toute leur fraîcheur .
Là où les choses se gâtent, c’est lorsque ces disques sèchent. N’ayons pas peur des mots : au début de l’été, la plante devient carrément moche. Et on la remarque car, circonstance aggravante, la lunaire est haute.
Pendant longtemps, n’ayant nullement l’envie de faire des bouquets secs, j’ai coupé à ce stade la monnaie du pape qui ne ressemblait plus à rien et qui se couchait sur ses congénères.
Cette année, ayant sans doute un sixième sens m’indiquant que mon jardin serait grillé par la canicule et que je n’aurai pas de fleurs, j’ai décidé de garder la monnaie sèche.
Ainsi, en juillet, j’ai décortiqué la lunaire. C’est assez long, car, voyez vous, la monnaie du pape est un trésor qui se mérite , il faut d’abord le débarrasser de sa gangue! Ainsi on détache les deux membranes latérales moches pour ne garder que le mince disque central, nacré.
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Et là pour la première fois de ma vie, j’ai fait des bouquets de monnaie du pape !
Mon bilan : Un grand oui pour les fleurs , un petit oui pour les fruits!
Je suis une inconditionnelle des charmantes fleurs mauves de la lunaire dans les massifs vert cru du milieu du printemps, période où mon jardin est le plus beau. Maintenant, la question est : faut-il laisser les tiges moches pour récupérer les tiges nacrées? Jusqu’à l’année dernière, j’aurais dit non. Cette année, je suis moins catégorique.Les tiges sèches de monnaie du pape n’ont pas trop détonné dans mon jardin calciné et j’ai quand même pris du plaisir à arranger les bouquets de lunaires qui éclairent quelques coins de la maison désertés par les fleurs fraîches.
Le bouquet sec de monnaie du pape est-il en train de devenir le bouquet-phare des étés caniculaires qui se profilent pour l’avenir ? Dans ce cas, il vaut peut-être mieux garder les tiges moches…
La monnaie du pape se mérite pour être belle… j’en ai arraché plein dans le jardin de mon père sans savoir comment la rendre belle….merci pour ta science ma Véro. Bisous floraux….🥰😍
Merci Saïda!La prochaine fois que tu en verras, décortique quelques lunes dorées en souvenir de ton père…Bises.
Mes filles adorent la monnaie du pape une fois sèche… Je crois qu’elle nous touche par sa transparence, sa fragilité 😍👍
Oui, elle a un coté aérien et un peu magique comme les carillons de nacre…Bises!