Quelles fleurs met- on dans un « pique-violettes » ?
Ça fait longtemps que j’ai envie de parler des pique-fleurs. J’ai un faible pour les pique- fleurs anciens, ces objets d’un autre temps, un peu désuets, témoins d’une autre façon de faire des bouquets . Aujourd’hui, j’ai envie de vous présenter le « pique-violettes » , une coupe décorée, en porcelaine de Limoges , surmontée d’un couvercle percé de 19 trous .
Je tiens le nom de ce pique-fleurs du monsieur qui me l’a vendu sur un vide-grenier, très content de se débarrasser du « pique-violettes » de sa mère et assez dubitatif quant à intérêt de l’objet !
J’ai adoré l’expression « pique-violettes » tellement incongrue quand on visualise la taille d’une violette standard et celle des trous ! Puis je me suis dis que, peut-être, il fut un temps où on mettait un bouquet de violettes dans chaque trou de manière à faire un coussin de fleurs. Mais bon, dans ce cas, ça fait quand même beaucoup de fleurs…
Plus sûrement , je pense que , feu madame a utilisé cette coupe pour bien d’autres fleurs mais a continué de la nommer de ce petit nom curieux, qu’elle a légué à son fils , qui me l’a transmis à son tour…
Pour utiliser le « pique-violettes », il faut d’abord apprivoiser l’objet . Pas si facile de réaliser un bouquet dans une coupe basse car les courtes tiges, moins bien tenues que dans un vase haut font que les fleurs ont tendance à tomber. Pour mon premier bouquet , j’ai choisi, pour les caler , la profusion d’un méli-mélo de fleurs d’été : sauges, œillets d’inde, cosmos …
Au début de l’hiver, je déplume une branche de chrysanthème pour réaliser un bouquet monochrome de marguerites blanches.
Début juin , je remplis la coupe de roses mousseuses fraîchement écloses.
Au cœur de l’été, quand les fleurs se font plus rares , je mise sur le soutien du vert feuillage pour les dahlias .
Et parce que je ne pouvais pas laisser mon « pique-violettes » sans violettes, j’ai choisi leurs cousines les pensées à cornes ou violettes à cornes ( viola cornuta) pour réaliser ce bouquet final.
Finalement, on voit que le « pique-violettes » n’est pas sectaire, il accueille volontiers dans sa maison de porcelaine ventrue toutes les fleurs qui ont le sens de l’équilibre , celles qui s’enrobent de feuillage pour être au garde à vous, celles qui calent parfaitement leur tête dans les trous, celles qui s’épaulent mutuellement pour tenir debout.
