Les fleurs des églises .

Les fleurs des églises .

Que nous disent les fleurs des églises ?

Ça fait pas mal de temps que j’ai envie d’écrire un article sur les fleurs des églises. Loin de moi l’idée d’ écrire sur l’art floral liturgique, un art à part entière, au service de la liturgie dont je ne connais ni le calendrier, ni les codes, ni les techniques.

Mais j’aime la quiétude des églises et je ne peux m’empêcher de prendre des photos des fleurs,  dans toutes les églises que je visite.

Même si ces bouquets ont été crées pour encourager la vie spirituelle, ils accompagnent aussi le chemin de simples visiteurs comme moi. Certes, je ne vois pas dans ces arrangements une manifestation de la présence et de l’amour de Dieu, mais  je suis touchée par ces bouquets simples ou sophistiqués, ces associations, expertes ou maladroites, au service de la ferveur et j’y trouve une occasion de me réjouir de la beauté éphémère des fleurs dans ces lieux hors du temps que sont les églises.

Parlons d’abord des fleurs du dehors. Il est rare que les abords d’une église soient fleuris : le perron d’une église n’est pas un rebord de balcon , la solennité mérite le minéral, le durable. C’est généralement le domaine de la pierre , des pavés ou des graviers mais il arrive quelquefois qu’une plante en pot accueille les visiteurs sur le perron. Plus souvent , les fleurs de l’extérieur sont déposées comme des offrandes sur la porte close ou le rebord de la fenêtre ouverte d’une chapelle fermée.

Entendons nous bien, je ne me suis intéressé ici qu’aux fleurs fraîches. Il est évident que le fleurissement des églises a un coût, qu’il nécessite des bonnes volontés pour donner de leur temps et des fleurs de leur jardin (oui, au XXI° siècle, le jardin du curé a tendance à se perdre un peu ) et on peut aisément comprendre qu’il n’y ait pas toujours de fleurs fraîches. Mais sérieusement a-t-on besoin de fleurs artificielles ? Personnellement je vote pour le non et je trouve que les statues se porteront aussi bien sans plastique à leur pied et qu’on peut accepter que la maison de Dieu soit moins fleurie, à l’exception de quelques bouquets secs comme nos maisons à la morne saison.

Dans une église, les fleurs sont disposées dans les endroits importants: près du chœur, dans les chapelles latérales, au pied des statues. Rencontre avec ces petits bonheurs végétaux .

Les plus pérennes : les plantes fleuries.

Clivia, bégonia et cyclamen . Voir ces plantes familières dans une église a quelque chose de réconfortant. C’est un peu comme si la mamie de votre enfance avait déposé une de ses plantes ici.

 

Dans cette catégorie, on peut trouver des choses plus surprenantes  que ma mamie, qui n’était pas espagnole, n’aurait jamais déposé: des graines germées comme dans cette église des Baléares .

Les plus éphémères : les « sans-vases » .

Quelques fleurs de valériane posées sur la boite à cierges ou une tête de rose auprès d’une bougie à la manière de vanités nous rappelle la brièveté de la vie .

Les «  sous protection ».

Au pied des statues , les fleurs sont arrangées en bouquets simples ou plus élaborés honorant la vierge, Jésus ou les saints qui, en retour, ont l’air de les protéger. J’aime bien la dynamique de ces tableaux temporaires où les éléments semblent se répondre.

Les plus naturelles .

Tirées d’un jardin, comme à l’époque des jardins de curé, ces fleurs marquent le passage des saisons et apporte l’esprit du dehors.

Les « hors sol » .

Ces bouquets de fleuriste ou utilisant des fleurs achetées plus sophistiquées (roses et lys essentiellement) , accompagnent les cérémonies et sont souvent les plus opulents .

Les « compositions » .

S’échappant de la forme du bouquet ou de la corbeille classique , les fleurs sont ici mises en valeur autrement .

En ligne horizontale avec des fougères et des bougies pour souligner un tableau.
Associées avec du bois tortueux pour accompagner le porte cierge.
En osmose verticale avec une statue de bois.
En croix.
En corbeille, entortillées avec le lierre, symbole de vie éternelle.

On voit donc que les fleurs fraîches des églises se déclinent sous différentes formes. Et qu’au delà de la  croyance , elles ont   toujours quelque chose à nous dire .

PS : Au moment de clore mon article, je retrouve une photo qui montre qu’au final les principes sont quelquefois faits pour être assouplis. Je n’ai, vous l’avez compris, pas beaucoup de sympathie pour les plantes artificielles qui sont « flora non grata » chez moi. En observant cette photo, je me dis que, certes, ces faux cosmos dans l’église de Grignan heurtent mon oeil avec leurs tiges en plastique recourbées et ma logique avec la présence de fleurs d’été sur une photo prise en plein mois d’ avril. Mais, bien imités et joliment disposés, finalement ne rendent-ils pas aussi hommage à la mémoire de madame de Sévigné ? A méditer…

Cet article a 4 commentaires

  1. Caroline

    Bravo pour cet article très fleuri et spirituel. Je suis comme toi, l’artificiel dans une Église ou ailleurs, c’est, pour reprendre ton expression « flora non grata »
    Ps : Je ne te connaissais pas ce talent 🥰

    1. Fleurs, etc.

      Merci Caroline pour ton gentil commentaire. Et vive les fleurs naturelles ( comme nous !)

  2. Hanarte

    Joli regard à la fois touchant et respectueux des différentes manières de fleurir les églises !pour moi ces fleurs signifient qu’une personne est venue et a pris le temps de confectionner un bouquet…geste d’amour envers l’humain,envers la vie…

    1. Fleurs, etc.

      Merci pour ta lecture fidèle et bienveillante Monique. Oui je suis d’accord avec toi , derrière chaque bouquet il y a quelqu’un et une intention.

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